Dès le IXe siècle, les seigneurs bâtissent des châteaux en bois pour se protéger des attaques des Vikings. Des tours de guet en bois entourées d'une palissade sont érigées au sommet de mottes artificielles. Mais de telles édifications s'avèrent trop vulnérables au feu, et c'est ainsi qu'on se tourne rapidement vers la construction de structures en pierre.
Châteaux médiévaux
Le XIe siècle annonce l'arrivée des forteresses médiévales, dont le mot d'ordre est la défense. Habitée par le seigneur, la tour principale est entourée de hauts murs crénelés pourvus de meurtrières. Ces forteresses sont construites sur un terrain plat entouré de douves ou au sommet d'une colline offrant une vue dégagée sur l'horizon. Dans les deux cas, donjons et ponts-levis sont de mise et la vie y est rustique.
Châteaux Renaissance
Au fil des siècles et à mesure que la barbarie s'efface, les châteaux perdent leur fonction militaire au profit du confort. Le XVe siècle marque le début de la Renaissance ; rois et reines occupent le devant de la scène, tandis que des artistes comme Léonard de Vinci et Michel-Ange connaissent leur heure de gloire. Les châteaux n'ont plus une vocation défensive et deviennent des emblèmes de puissance et de richesse. Moulures ornementales, sculptures décoratives et jardins décadents confèrent élégance et prestige aux résidences royales, dont les intérieurs sont aménagés d'un mobilier luxueux et doré.
En 1789, la Révolution française met un terme à la monarchie et à l'ère des demeures royales. La réputation de la France en matière de construction de châteaux perdure pourtant jusqu'au XIXe siècle, et ce, grâce à plusieurs capitaines d'industrie. Fiers d'étaler leur richesse nouvellement acquise, ces derniers font ainsi bâtir de magnifiques palais.
Des siècles d'architecture sont encore debout et ne demandent qu'à être admirés. Si l'idée de plonger dans les histoires du passé vous séduit, voici quelques adresses qui vous permettront de le faire. Où que vous séjourniez en France, vous ne serez jamais loin d'un château.
Avant de partir à la découverte de quelques-uns de ces édifices, voici une brève chronologie des dynasties françaises.
Les Capétiens : la branche des Capétiens directs s'étend de 987 à 1328, avec 15 rois en plus de trois siècles de règne.
Les Valois : cette dynastie occupa le trône de 1328 à 1589 et donna 13 rois à la France, dont certains héritèrent d'un surnom plus ou moins flatteur : le Bon, le Sage, le Fou, le Prudent ou l'Affable. Henri II, qui vécut de 1519 à 1559 et épousa Catherine de Médicis, fut l'un d'eux.
Les Bourbons : cette dynastie régna de 1589 à 1792, puis de 1814 à 1830. Parmi les sept rois de cette branche de la dynastie capétienne, il convient de citer Henri IV, Louis XIV et Louis XVI. Ce dernier fut guillotiné en pleine Révolution française, tout comme son épouse Marie-Antoinette quelques mois plus tard.
Les châteaux et leurs jardin
La réputation d'un château dépendait non seulement de son architecture, mais également de ses jardins qui, encore aujourd'hui, constituent parfois l'attrait principal des lieux. Les jardins de Villandry, dans le Val de Loire, en sont la parfaite illustration ; bien que le château soit particulièrement impressionnant, la réputation de ses jardins aux formes minutieuses dépasse de loin celle de l'édifice.
À l'origine, les jardins des châteaux n'étaient rien d'autre qu'un lieu destiné à cultiver des denrées alimentaires et à nourrir les animaux. Au XVIe siècle, ils devinrent plus créatifs et esthétiques. Certains paysagistes étaient tout aussi réputés que les architectes. Ce fut notamment le cas d'André Le Nôtre, qui réalisa les jardins du château de Versailles.
Les jardins d'un domaine peuvent être composés d'un potager, d'une roseraie et de pièces d'eau. Il existe deux styles de jardins différents : à la française et à l'anglaise.
Les jardins à la française portent à son apogée l'art de l'ordre, de la symétrie et de la perspective. Ils sont le prolongement du château et, à ce titre, se doivent de mettre en avant l'architecture de celui-ci. Les allées sont bordées d'arbres, de buis et de sculptures végétales taillés à la perfection, et les parterres sont mis en avant par des bordures basses. Bassins, fontaines et autres pièces d'eau peuvent agrémenter l'ensemble et ainsi contribuer à l'harmonie des lieux.
Les jardins à l'anglaise, à l'inverse, sont plus informels et spontanés. Moins ordonnés, ils mettent davantage l'accent sur la nature que sur l'architecture. Privilégiant la variété et l'irrégularité des formes, ces jardins nécessitent généralement moins d'entretien.