Entre contreforts alpins, garrigue parfumée et rivages méditerranéens, la Provence et la Côte d’Azur offrent bien plus qu’une simple carte postale ensoleillée : ce sont des terres d’histoire, de traditions et de petites habitudes locales qui façonnent un art de vivre unique, à découvrir au détour de chaque village, de chaque marché et de chaque sentier. Avant de s’y aventurer, quelques précieuses informations et anecdotes permettent de mieux comprendre et savourer ce territoire d’exception.
Si la région peut se visiter toute l’année grâce à la douceur de son climat, les périodes les plus agréables s’étendent du printemps à l’automne. En mai et juin, les collines se couvrent de coquelicots et les premiers champs de lavande s’illuminent de violet. L’été, rythmé par les festivals et les marchés nocturnes, attire les foules venues profiter d’un ciel bleu éclatant et de soirées tièdes en terrasse. L’arrière-saison, en septembre et octobre, révèle des paysages baignés de lumière dorée, sublimés par les vendanges et la cueillette des olives. Les amateurs de tranquillité privilégieront l’hiver, une saison douce et lumineuse, parfaite pour explorer les villages perchés et les calanques désertées.
Le réseau routier régional est particulièrement plaisant, jalonné de panoramas spectaculaires, de marchés pittoresques et de haltes gourmandes. Pour s’imprégner de la Provence intérieure, rien ne vaut les petites départementales serpentant à travers les collines et les oliveraies, tandis que les routes côtières de l’Estérel et des calanques offrent des points de vue vertigineux sur la Méditerranée. À pied, une bonne paire de chaussures est indispensable pour arpenter les calanques de Cassis ou les ruelles pavées de villages perchés comme Èze ou Gordes.
Certaines légendes racontent que les galets chauffés par le soleil dans les champs de lavande continueraient à diffuser leur parfum au crépuscule. Les Provençaux ont coutume de glisser quelques petits cailloux sous leurs oreillers l’été, espérant ainsi favoriser un sommeil paisible et parfumé.
Le Sud cultive un artisanat vivant et varié : savons parfumés, santons en argile, textiles provençaux et poteries décoratives colorent les étals des marchés et les échoppes d’ateliers. La tradition du savon de Marseille, fabriqué artisanalement depuis le XVe siècle à base d’huile d’olive, perdure et se décline aujourd’hui en parfums multiples, tout en conservant ses vertus hypoallergéniques et hydratantes. Dans l’arrière-pays, des villages comme Biot et Tourtour perpétuent des savoir-faire séculaires, notamment le verre soufflé bullé.
Le climat méditerranéen garantit plus de 300 jours de soleil par an. En été, les températures dépassent aisément les 35 °C, particulièrement dans les ruelles étroites des villages ou sur les sentiers côtiers. Une protection solaire efficace et une bonne hydratation sont essentielles. Le mistral, vent sec et puissant, peut survenir à tout moment, rafraîchissant brutalement l’atmosphère et offrant des ciels limpides d’un bleu éclatant.
Le nom même de Provence remonte à l’époque romaine, lorsqu’elle fut baptisée Provincia Romana. De nombreux vestiges témoignent de cette histoire : arènes d’Arles, pont du Gard, voies pavées, aqueducs, et villas antiques. Plus confidentielle mais fascinante, la Route Napoléon traverse la Provence intérieure sur les traces de l’Empereur à son retour d’exil en 1815. Ce parcours historique ponctué de monuments commémoratifs reste aujourd’hui l’un des plus beaux itinéraires routiers de France.
Anecdotes et traditions locales :
- Les cigales, emblèmes sonores de la région, chantent de juin à août dès que le mercure dépasse les 25 °C. Selon la tradition, leur chant annoncerait de belles journées ensoleillées.
- À Èze, on raconte que Nietzsche aurait écrit une partie de Ainsi parlait Zarathoustra en grimpant le sentier escarpé reliant la mer au village, aujourd’hui baptisé chemin de Nietzsche.
- La pétanque-apéro est sacrée : en fin d’après-midi, les places ombragées se remplissent de joueurs de boules, pastis ou verre de rosé à la main.
- Les marchés provençaux, héritiers du Moyen Âge, conservent leur disposition d’antan : étals alimentaires au centre, brocanteurs et artisans en périphérie. Les marchés de Cagnes-sur-Mer ou Antibes démarrent dès l’aube, parfaits pour savourer une panisse croustillante ou une pissaladière encore tiède.